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Guyana : Le jour le plus long

Nous voilà donc partis pour notre jour le plus long en Guyane ! Ce jour en plus nous a mis le moral en patate et notre corps était programmé pour un repos mérité.

On va longer la rivière, dans de beaux paysages mais dans une végétation qui reprend un peu et qui agresse bien les jambes (en sang). Je vais avoir tendance à un peu accélérer le rythme et la journée a déjà été longue !

Et là vient un premier moment de faiblesse, il y a un petit muret de deux mètres à passer et Pierre le passe bien consciencieusement et moi un peu trop vite et paf, mon pied reste coincé et c’est parti pour un vol plané que j’arrive heureusement (avec mes réflexes d’antan) à amortir avec mon sac. Plus de peur que de mal mais un bon avertissement sur la fatigue.

On continuera avec Pierre donnant le rythme et arrivés à une rivière qu’on doit traverser, je joue la prudence et n’essaye pas de la passer sur un arbre alors que Pierre se croyant plus en forme essaye et plouf dans l’eau avec son sac !

Là, on a compris, le soleil se couche, il est temps d’aller dormir, on a perdu. Pierre passera une bonne partie de la soirée à rallumer le feu et à faire sécher ses habits (heureusement nos sacs sont bons, presque rien n’était mouillé).

Le lendemain, on est repartis, promis c’est le dernier jour en Guyana. On marche mais toujours avec difficulté.

On croisera un cavalier qui nous indiquera un peu la route et on passera un dernier moment chouette avec des Indiens dans leur maison avec une énorme casserole de Cassava et ils nous offriront des bananes.

On est proches du but mais on rencontre un tas de monde sur la route qui veulent à chaque fois parler et nous, on veut avancer ! La dernière demi-heure, on compte les minutes, on met de la musique, ça n’avance plus.

Puis, au milieu de la rivière apparaît une espèce de radeau tiré par une corde : ceci ressemble bien à un passage clandestin de frontière !

Une petite négociation mais accélérée par le nombre de mouches et on entre au Brésil, en toute illégalité mais on n’a pas le choix !

Accueil chaleureux par les Indiens mais on ne comprend plus rien : c’est les mêmes mais parlant en portugais ! Dernière heure de marche pour arriver à Uiramuta, d’où on pourra prendre un bus le surlendemain pour Boa Vista.

Guyana : Trek de Chenapou à Oruinduik

On va donc partir pour notre premier marathon dans la jungle ! Par chance, le Tucho du village vient nous voir pour nous dire qu’il y a deux personnes qui font le même début de chemin que nous. Apparement cette première partie est plus compliquée et il y a des risques de se perdre.

Par contre, ce sont des vrais Indiens et malgré le fait qu’ils mettent la musique à fond sur un baffle portable, ils marchent vite et ne se préoccupent pas trop de nous ! Je mènerai un peu la danse au début et probablement trop vite parce que peu de temps après, Pierre et moi sommes HS et le chemin commence à être vallonné !

Pour couronner le tout, on doit passer de nombreuses rivières sur des troncs d’arbres super glissants, parfois à 2-3m de haut, et avec le sac, l’équilibre n’est pas évident ! Je devrai même m’y prendre par deux fois pour un !

On fera quand même une pause de midi mais surprise, c’est du pain au Cassava avec du cornbeef ! Autant dire que je prendrai une bouchée puis je donnerai le reste aux poissons !

Enfin, on arrive au point de rendez-vous avec les Brésiliens qui apportent du whisky et du bœuf pour le village. Libération, on est vivants et on ne s’est pas perdus ! Parce qu’il nous arrivait d’être tout seul (je ne voyais même plus Pierre) au milieu de la jungle à devoir choisir un chemin au feeling… Et certaines montées étaient bien abruptes et boueuses et je pouvais parfois admirer Pierre tirant tous les arbres qu’il pouvait pour essayer d’alléger ses jambes !

On continuera à marcher seuls et à notre aise sur un chemin plus évident jusqu’à une rivière et un campement de fortune où on établira nos tentes. On verra sur le chemin des fourmis qui peuvent apparemment être mortelles et une petite tarantule.

On mangera vite fait un bon riz avant de s’écrouler !

Le lendemain c’est reparti jusqu’à Pice ! Le chemin est plus évident mais toujours bien vallonné et ça nous prendra encore la journée.

Pice est sur les hauteurs et ça nous permet d’ouvrir un peu la vue sur le dessus de la jungle !

Pice est plus aéré que Chenapou et est un peu plus civilisé. On aura la chance de pouvoir loger chez la maman de Lincoln, le guide qu’on avait rencontré à Kaieteur. Elle nous accueillera comme des rois et nous offrira tout ce dont on a besoin.

Le soir, j’irai faire un tour dans le village et je me ferai attaquer par quatre chiens mais heureusement pour mes mollets une bonne âme viendra à mon secours !

Le lendemain, on prend un peu notre temps, Dorothée, notre hôte, nous fera même un bon picnic !

On passera d’abord par des fermes amérindiennes, qui consistent en fait à brûler une partie de la forêt pour la cultiver.

On arrivera ensuite dans la savane ! Ça change enfin de nos arbres mais, par contre, niveau soleil, ça tape !

Juste avant d’arriver à Kato, on aura droit à une nouvelle montée bien bien rude et on mangera ensuite notre picnic dans une famille qu’on avait dépassée sur le chemin.

Puis c’est reparti, direction la savane pour aller mettre notre tente. On est contents de changer de décors !

On suit une route sans trop savoir si elle va vraiment nous mener au bon endroit ! Et on s’improvise même un petit raccourci maintenant qu’on voit plus où moins où on va.

On va se trouver un petit endroit posé pour mettre nos tentes mais on va faire une nouvelle connaissance dans la savane. Depuis le début de la Guyana, on prend de la malarone parce qu’apparemment c’est le pire endroit pour la malaria en Amérique du Sud. Par contre, on n’a vu que très peu de moustiques (et tant mieux !). Par contre, ici dans la savane, vers 17h et jusqu’au coucher de soleil, des centaines de petites mouches viennent nous agresser et un peu nous piquer. On fait donc un feu au plus vite et on sort l’artillerie lourde.

On avance mais on est toujours bien au milieu de nulle part ! Et niveau infos, on essaye de les recouper un maximum mais souvent on a une info et son contraire ! On repart le lendemain pour le même tralala et on passe cette fois-ci par Kurukubaru, dernier village avant Orinduik. C’est le village qui a clairement l’air le moins civilisé. C’est aussi le village le plus élevé de la région. Là, un mec nous indique le chemin puis nous court après parce que son Tucho lui a demandé de faire notre guide (c’est un peu une coutume) mais on le remballe parce qu’on est chaud un peu se poser pour le midi.

On se posera dans une petite jungle et j’arriverai à me perdre à 20m de Pierre,…

On arrive alors à un petit village intermédiaire qu’on nous avait indiqué (on a toujours pris à droite alors qu’ils nous avaient dit de toujours prendre à gauche).

Et là, on se retrouve devant une grande rivière et rien pour la traverser à part une mini pirogue. On va alors demander aux Indiens du coin qui me répondent qu’il suffit de traverser ! En rajoutant un « tu as peur ? ». Ni une, ni deux, on se déshabille et on traverse en s’aidant des canoë pour nos sacs (sinon je ne sais pas trop comment on aurait fait !).

On campera juste après dans un chouette endroit où on profitera un peu de la soirée.

Dernier jour ! A nous la cascade d’Orinduik et le Brésil ! On part motivés !

On a de belles vues sur la savane et les montagnes du Brésil avec comme frontière le fleuve Rio Mao !

Excités, on arrive à Orinduik, qui se compose d’un poste de police et d’une autre famille.

Et là, grosse déception, les policiers, qui nous prennent pour des fous (comme d’habitude), nous annoncent que pour passer la frontière, il faut traverser la rivière à une journée de marche. Voilà, il en fallait bien une : premier problème organisationnel. Il faut savoir que ce trek, de Kaieteur à Orinduik, très peu de gens le font (même les Indiens) et le voyage de Mahdia jusque-là, on doit limite être les seuls !

Mais avant de repartir, on a quand même la récompense de la cascade, qui visuellement n’est pas super impressionnante mais on peut aller s’y baigner, l’escalader, se faire masser par les jets,…

Guyana : Chenapou

Après cet arrêt ressourçant à Kaieteur, il est temps de se lancer dans une nouvelle aventure et direction donc Chenapou, un village amérindien très isolé (10h de marche à l’indienne jusqu’au village suivant).

On va y aller avec nos nouveaux amis et Paul et son fameux backpack façon indienne ! On aura une petite marche jusqu’à Menzie Landing (tout petit village minier) d’où on prendra un bateau de 2h (7000).

On aura la chance de voir des singes, des martins pêcheurs, des cormorans et de gros rapaces sur le trajet.

On va ensuite arriver au village, où on se fera accueillir par le Tucho (chef) et des membres du conseil. On sera directement plongés dans le vif par une dégustation avec les villageois de leur boisson locale : le cassava (aussi appelé Curi, Cassari,… !). Elle est faite à base de Cassava, leur légume? local et tout le monde en boit tout le temps. Ils font aussi du pain à base de cette plante.

On commencera déjà à parler à tout le monde, à exposer un peu notre avis sur leur communauté. Une grosse bataille qu’a ce village est que la Guyane a créé une réserve naturelle autour de Kaieteur et ils ne sont donc plus autorisés à aller miner dans cette région, ce qui est leur seule source de revenus. On participera dans cette veine à un meeting des consuls du village. On y exposera pourquoi on est là et ce que l’on pense.

Sinon, ils vivent en famille, dans des maisons très simples, avec parfois un peu d’électricité par générateur ou rarement par panneaux solaire. Ils ont aussi une vie en communauté : ils aident tous au travail à la ferme, ils aident à créer de nouvelles maisons, pour l’école,… Ils chassent, pêchent, font leur ferme (principalement Cassava) et travaillent un peu dans des mines de petite échelle. Il y a aussi un bar qui vend quelques produits importés et a une télé qui passe un film tous les soirs, une école primaire, un centre de soins (mais sans docteur) et une piste d’atterrissage. En ayant un peu parlé avec Ravinder et Paul, on (Pierre et moi) décide de proposer notre aide dans l’école primaire. Ils sont 100% partants et nous proposent des cours de math. On réalise vite qu’on ne sait pas en donner pour des enfants de primaire.

Avec mon petit esprit transition énergétique, on décide alors de leur faire un cours sur notre voyage, avec un petit côté géographie au début (Europe, Caraïbes, Atlantique,…) et puis de divaguer dans le changement climatique en prenant notre voyage comme exemple. Ça donnera les déchets en plastique sur les plages de Sainte Lucie, la déforestation des mines, le bateau pour éviter l’avion,… Très chouette et les enfants avaient l’air réceptifs : le fait qu’on soit blancs les attire directement.

Aux recrées on se fait bien sauter dessus comme il faut mais on s’amuse bien. On va finir la journée par une réponse aux questions des enfants en math mais le temps de comprendre leur méthode, bah ils étaient tous partis 🙂 Le soir, un peu épuisés, on fera un tour du village, où chaque maison nous proposera leur Cassava et on discutera un peu avec tout le monde comme ça. On finira par trouver une maison avec un peu de musique et ce sera une famille avec trois sœurs qui nous offrent un poisson fumé.

Après avoir pris un peu de temps à casser la glace, on sympathise et on arrive à se faire inviter à aller pêcher et faire du canoë le lendemain avec elles.

Mais juste avant la pêche du lendemain, on se fera offrir, comme de coutume, une bonne tasse de Cassava qu’on se forcera à boire. Autant dire que 30 minutes après, en train de gentiment pêcher, le mal m’envahit et l’envie de vomir est grande, mais au final j’arrive à passer au-dessus. Pierre n’est pas au top non plus. Mais on passera une chouette journée à pêcher un mini poisson, à aller chercher des baies en canoë et à se laver dans la rivière en fin de journée. On aura aussi des chouettes conversations avec des plus jeunes, qui malgré qu’ils sont encore bien indiens, se modernisent et rêvent de voyager.

Au retour, on repasse par tous les hommes qui avaient été travailler à la ferme (et nous l’avaient proposé mais on avait préféré le chill) et on discute une dernière fois avec eux, toujours un peu sur les mêmes sujets de comment est l’Europe, comment ils devraient réagir. On les alerte aussi sur la montée rapide de la technologie chez eux et toujours sur l’importance de préserver leur environnement (c’est bête, mais il y a plein de déchets dans le village par exemple). Puis on rentre à notre guesthouse et là je m’écroule, j’ai 38.5 de fièvre et je dormirai jusqu’au lendemain : j’ai été vaincu par ce fichu cassava ! Mais il faut que je me remette vite parce que gros trek le lendemain !

Guyana : Mahdia-Kaieteur-Falls

Mahdia est la dernière ville que l’on va croiser avant un bon petit bout de temps… On compte rejoindre Kaieteur, puis la frontière brésilienne (Orinduik) en passant à travers la jungle, la savane et en s’arrêtant dans les villages amérindiens sur le trajet.

On va donc commencer par s’acheter de la nourriture pour 14 jours. Notre régime se composera de riz agrémenté de sauces locales et de protéines végétariennes, quelques aikis, beaucoup de barres de céréales et des fruits secs. On n’a clairement pas de quoi tenir tout le long mais de quoi ne pas mourir de faim. On mange aussi le maximum de fruits en prévision. On va encore une fois se renseigner à gauche à droite avant de partir vers Pamela Landing, notre première destination.

Ce sera une petite balade de 2h30 à travers la jungle et on entendra le bruit d’un animal sauvage se rapprochant de nous. On ne le verra malheureusement pas mais on prendra la peine de s’armer d’un bout de bois. On est contents de s’enfoncer dans la nature et de commencer une nouvelle partie de notre voyage.

Pamela Landing est un petit village de maximum une dizaine de maisons mais on en trouve une avec une ambiance sympathique. Et assez vite, quelqu’un nous propose un lift sur le champ vers Amatuk puisqu’il doit y emmener des victuailles. On négocie vite fait pour 3000 et nous voilà embarquant dans une barque prenant l’eau, la nuit tombante.

Le voyage change des autres bateaux parce qu’on a enfin un bateau qui avance à une vitesse normale où on peut profiter pleinement des paysages et la tombée de la nuit sur la rivière donne de magnifiques lumières.

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Le Rasta Man qui nous emmène nous propose même une nuit chez lui avec thé et film, le rêve.

On aura même droit à un souper local à base de poissons après s’être lavés dans la rivière. Il s’appelle Terry et ce sera une belle rencontre. C’est un vrai Rasta Man, qui suit la religion Rasta Farra. Il va nous aider pendant les deux nuits qu’on va passer chez lui à nous trouver un bateau pour aller à Tukeit, l’endroit de départ du trek de Kaieteur.

Amatuk est sur la rivière Potaro et a une cascade qui ne permet pas aux bateaux d’aller plus loin sauf si on les porte, ce qui rend la recherche de bateaux bon marché plus difficile. Je profiterai de cette journée pour explorer un peu les environs.

Le bateau est trouvé pour le lendemain matin pour 15000, ce qui n’est pas négligeable mais c’est le prix. Terry décide de nous accompagner pour être sûr que tout se passe bien et probablement pour voir un peu de pays aussi. Mais avant ça, on aura droit à une petite soirée Reggae, avec des l’enssent pour nous mettre dans l’ambiance.

Le lendemain matin, départ tôt, tout ça pour attendre nos deux chauffeurs qui s’avéreront pas très sympathiques. Mais on a droit à un sympathique tour en bateau, toujours à travers la jungle avec le passage d’une cascade en prime.

On arrive alors à Tukeit, juste une guesthouse (on ne saura jamais à quoi s’attendre quand onaura un nom de village en Guyane), qui est le commencement du trek qui monte dans la jungle vers Kaieteur.

On y va bien molo à essayer de spotter le moindre animal et on s’en sortira avec quelques oiseaux sympas et des perroquets. Le trek monte mais est clairement faisable, tout ça au milieu de la jungle.

On va atteindre notre objectif deux heures trente plus tard et il ne nous décevra pas ! Une énorme cascade, déversant toute son énergie au fin fond de la vallée !

On ira, forcés, dire bonjour aux guides mais qui ne nous poseront aucun problème du fait qu’on soit là sans guide (comme on s’y attendait). Au contraire, un des guides, Lincoln, nous prendra sous son aile et nous fera une petite visite gratuite ! Sa petite visiteconsistera à aller spotter le perroquet Rock on the cock et les goldens frogs avec en prime une petite explication sur les plantes utilisées par les Amérindiens.

Liane remplie d’eau

Plante à tout faire

Pq local.

Trouvez la grenouille

Sinon le plus exceptionnel à Kaieter, c’est qu’il y a deux trois avions avec des touristes durant la journée mais sinon il n’y a personne ! On a donc la cascade pour nous, on ira nager au dessus et il n’y a aucune restriction ni infrastructure autour d’elle.

Sinon on passera deux nuits à la guesthouse, tout seuls la première nuit et avec deux profs d’unif de San Francisco et leur guide la deuxième.

C’est le grand luxe pour nous, on a une maison pour nous avec une cuisine (on raflera tout ce que les précédents ont laissé comme nourriture), un lit, de l’eau, de l’électricité, du café et surtout on ne dépend de personne, on est chez nous et ça, ça fait longtemps ! J’irai me prendre un petit café à l’aurore sur la cascade et je verrai quelques chouettes animaux (singe, cock of the rock, colibri, sorte de toucan,…).

Ce qui est chouette aussi de rester un peu de temps là est qu’on a pu voir la cascade sous tous ses angles et lumières. Les pauvres qui arrivent en avion quand il fait moche, bah tant pis ! On aura aussi droit à une montée des eaux due à de fortes pluies pendant la nuit.

Bon, je crois qu’il y a assez de photos de cascade mais promis quand on est là-bas, on ne s’en lasse pas ! Donc vidéo maintenant 🙂

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Le deuxième soir, on aura donc les Américains qui vont arriver dans notre petit havre de paix ! Ravinder est chercheur biologiste et étudie l’influence des mines et de la propagation de la malaria sur les oiseaux et l’autre fait des recherches sur la très mauvaise cartographie de la Guyane. Paul, le guide, sera aussi très chouette et très ouvert. Ce sera une chouette rencontre avec des conversations intéressantes, surtout avec Ravinder et Paul. Ravinder est un explorateur hippie vegan, n’ayant pas d’enfants et qui arpente le monde à la recherche de ses oiseaux. Et il voit, durant ses périples, comment on détruit notre terre et que le problème principal, selon lui, est la surpopulation. Soit, on va passer la soirée avec eux, on va aller admirer les centaines d’oiseaux plongeant dans la cascade pour aller dormir et on va profiter du fait qu’ils ont un bateau pour aller à Chenapou le lendemain (notre prochaine destination).

Guyana : trajet Bartica-Mahdia

On veut donc rejoindre Mahdia, qui est la ville d’où commence le trek pour Kaiteur-Falls. Et la route normale est depuis Georgetown mais on avait lu que c’était possible par Bartica. En s’informant un peu partout, toujours avec des gens super sympas et qui nous aident, on va vite se rendre compte que la route n’est pas si évidente puisque l’activité minière a diminué et que l’état de la route est trop mauvais. Mais on part quand même, avec une route alternative passant par Sherima, Rockstone, 58 miles puis Mahdia. On commencera par marcher un peu (après m’être acheté une nouvelle veste de compet). Mais on sera vite pris par un truck qui nous emmènera à une intersection un peu plus loin. Pierre y oubliera sa casquette, chacun son tour. On va directement voir que c’est une route beaucoup moins fréquentée et on va donc marcher. Sur la route, on rencontrera le caporal Fraiser, transportant un prisonnier sur son quad. Il nous dira qu’on peut passer la nuit au poste de police quelques kilomètres plus loin et qu’ils nous trouveront un truck le lendemain. Ce sera confirmé par le chef de la police de la région qui nous dira la même chose un peu après. En passant, on prendra sa carte et il nous dira de l’utiliser au moindre problème. Sur le chemin, on croisera aussi des jolis villages amérindiens et on spottera quelques traces, dont un jaguar. A la police, c’est royal, on pourrait même l’appeler hôtel de police. Le policier de garde nous donne une chambre, on prend une douche, on mange et on fait connaissance avec tous les gens de là-bas, qui aiment qu’on leur montre des photos de Belgique, ce qui n’est pas si évident à montrer ! Le lendemain matin, on attend un peu et on va finir par trouver une jeep qui se remplira de personnes au fur et à mesure du voyage. Elle nous amènera à la jonction Linden-Mahdia où on va être coincés 4h avec un Rasta Man matheux assez marrant, qui nous fera faire des maths dans le sable et qui s’amusera à redémontrer les maths selon ses petites règles ! On va finir par être pris dans la benne par deux jeunes assez sympas, nous passant le rhum par la fenêtre, qui vont nous emmener à 58 miles, une intersection encore à une petite centaine de kilomètres de Mahdia. Ce sont deux jeunes un peu plus riches et c’est intéressant d’avoir leur point de vue sur le pays. On dormira dans nos hamacs dans un benab, une sorte d’abri, avec d’autres camionneurs. Le lendemain, on sera pris par un chouette gars, un peu polyvalent et artiste, qui nous emmènera presque jusqu’à destination. Les paysages changent un peu, on arrive dans les montagnes, même si elles sont toujours en mode jungle. Enfin, un dernier ride en 4×4 à la vitesse de l’éclair nous emmènera jusqu’à Mahdia, d’où on commencera vraiment le trek. Ce sera donc une longue route mais avec des rencontres toujours sympas !

Guyana : trajet Kurupung-Bartica

Il est donc temps de quitter Kurupung pour de nouvelles aventures. Wayne, le Rasta Man qui nous avait repérés, nous ramène à Olive Creek et on découvre qu’il fait de la musique et Pierre propose d’essayer de l’aider un peu là dedans. Il nous dépose à un petit village à coté d’Olive Creek où une dame nous offrira à manger : les Guyanais sont vraiment super généreux. De là on va prendre le jet boat jusque Bartica (18000), histoire de pas refaire le chemin en truck pendant deux jours. Et dans le bateau, on va se faire offrir des bières pendant tout le trajet par un gars qui tient une mine et qui est là avec toute son équipe. Ambiance assurée ! Mais encore une fois, générosité gratuite des gens ! Le jet boat est impressionnant parce qu’il passe entre tous les rochers de la rivière comme dans un jeu vidéo et passe des cascades de façon impressionnante (je sais pas comment le jet boat marche mais c’est assez magique). On arrivera vivants le soir à Bartica où on ira vite se coucher.

Guyana : Les mines de Kurupung

À Olive Creek, on nous dit que ça risque d’être très cher d’aller jusqu’à Kurupung mais un bateau nous propose un lift jusqu’à Issanaru, un village amérindien le long du Mazaruni. On négocie mais il campe sur sa position et on se dit qu’on va la jouer « on attend qu’il parte et on verra » (il attendait un avion avec des clients).

Mais juste avant que l’avion arrive, un nouveau bateau arrive avec un Rasta Man et après avoir parlé un peu avec lui, il se rend compte qu’on vient de Belgique et nous offre alors directement le ride jusque Kurupung.

Il nous expliquera après que son boss est Belge et qu’il tient une mine d’or et de diamants. On va donc faire le trajet (45 min) posé sur notre bateau, dans une magnifique rivière parsemée de camps de mineurs sur le chemin.

Arrivé à Kurupung, un petit village qui a été prospère il y a quelque temps avec les mines, Wayne, le Rasta Man, va nous amener chez son boss qui va nous accueillir les bras ouverts. C’est un Flamand qui travaille pour une société qui exporte des diamants à Anvers et un peu d’or. C’est la première fois qu’il voit des Belges ici et il va donc nous accueillir comme des rois !

On aura droit à un petit cours sur les diamants et sur les armes aussi parce qu’ils doivent en porter une pour leur protection. On va y passer trois nuits, devenant experts sur les mines ! On ira deux jours dans les mines… Le premier, pour un peu regarder tout le processus, la vie dans les camps,… Et faire une petite séance de tir. Et le deuxième, pour faire un lavage, en gros récolter l’or et le diamant (cycle de 3-4 jours ici) .

Le processus pour faire une mine commence par chercher un endroit et quand on l’a trouvé, on coupe tous les arbres.

Le bois coupé devrait être utilisé, puisque de l’argent est versé par les mines à la Guyana pour ça, mais apparemment trop peu et donc rien n’est fait et l’argent finit dans la poche des dirigeants. Sylvester nous avouait que pour sa prochaine mine, il voudrait changer cette non gestion du bois (utiliser le bois coupé, reboucher les trous après et replanter). La deuxième étape consiste à creuser un gros trou, jusqu’à la couche intéressante.

Après avoir creusé, ils vont utiliser des jets d’eau puissants pour amener toute la matière qui sera sous forme de petits cailloux dans un grand aspirateur.

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Ce grand aspirateur va amener tout cet amas de cailloux dans une grosse boîte qui va d’abord trier l’or et ensuite essayer d’aspirer les diamants et rejetter tout le reste.

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Après ce premier cours sur les mines, on va aller se détendre un peu en tirant au pistolet dans la jungle.

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Bonne première expérience des mines, et on n’aurait pas pu avoir mieux parce que Sylvester est sans tabou et nous explique tout avec soin. Il est conscient des limites, essaye un peu de faire changer les choses mais ce n’est pas facile, surtout qu’ils sont une mine de moyenne échelle.

On achètera un petit apéro et un légume au prix cher des petits villages de mines mais on se fera offrir tout le reste par Sylvester.

Le lendemain, grand jour pour les mineurs et nous, celui de la wash. On va donc chercher tout l’or et tous les diamants récupérés dans la grande boîte. C’est aussi un jour important pour les mineurs parce qu’ils voyent ce qu’ils vont gagner et ils espèrent tous le jackpot. La première étape du lavage consiste à récupérer l’or qui s’est coincé dans une sorte de tapis. Pour faciliter sa récupération, du mercure est utilisé, qui sert à collapser toutes les petites pépites.

Dans cette mine-ci, les quantités d’or sont faibles par rapport aux diamants. Après l’or, on passe aux diamants. Ils vont trier tous les petits graviers et y récupérer, à la main, tous les diamants. Ils font ça dans de grandes grilles, qu’ils font tourner avec les diamants dessus pour essayer d’amener le plus de diamants au centre.

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Je passerai toute la wash à trouver des diamants dans ce tas de cailloux et à essayer de ne pas se faire avoir par les faux qui y ressemblent mais qui sont du cristal en fait. Les diamants sont assez vite reconnaissables par leur éclat brillant typique. Moi j’aimais bien les faux aussi et donc à la fin tout le monde me donnait des faux pour aller voir les filles à Lethem (leur passe temps favori).

Dernière étape, il faut peser et compter la récolte. Les mineurs se rassemblent alors autour du « boss man » et espèrent un maximum.

Parmi les mineurs, un des mineurs plus petit et appelé « Little Man » sortait un peu du lot et nous a pris à part Pierre et moi pour qu’on trouve notre diamant et qu’on le ramène !

Et voilà la journée se termine, avec un petit lift aux mineurs jusque Kurupung, où ils iront fêter la wash avec des bières et des filles. On les accompagnera pour une bière et une petite partie de billard, où ils sont plutôt balaises.

On reviendra après chez Sylvester, où on regardera un film, chose assez précieuse et Sylvester est un bon connaisseur. Il nous montrera aussi ses photos qu’il espère un jour pouvoir publier.

Pour résumer notre petite expérience miniale, je dirais : les conditions de travail (toujours dans l’eau, à porter des grosses pierres), de logement (tente précaire avec hamac), d’hygiène (pas de douches, joujou avec le mercure ) et le fait qu’ils soient payés au pourcentage, rend clairement le métier trash. Et comme ils sont au fin fond de la jungle, bouger de là n’est pas facile. Ils ne voient pas souvent leur famille, ils peuvent juste se réconforter dans la boisson ou les prostituées, ils n’ont aucun avenir,…

Apparemment, c’était une mine où ils sont encore bien traités et ils n’avaient pas l’air malheureux mais je crois qu’assez facilement, on pourrait améliorer leurs conditions de vie. Le respect de l’environnement est aussi lamentable, et je crois que ce serait assez facile de continuer les mines tout en ayant des plans de réaffectation du territoire, utiliser les arbres coupés,… Comme c’est le cas en Australie par exemple. L’état des routes, comme on le verra aussi plus tard, est aussi déplorable.

Sinon Sylvester était vraiment un bon gars, un peu artiste, il avait trouvé ce boulot en parlant à un mec dans le train,… Il voit les problèmes dans les mines, il essaye un peu d’améliorer la vie des mineurs, mais ça reste insuffisant et leur boîte a des problèmes pour faire des bénéfices, donc ça n’aide pas.

Guyana : Trajet Bartica-Olive Creek

On ne peut pas dire qu’on est fin prêts puisqu’on n’a pas préparé grand chose mais il est temps de partir et on a deux idées en tête : aller visiter les mines près du Mazaruni et puis faire le trek de Kaieteur Falls et essayer de rallier Oruinduik en passant par des villages amérindiens.

Direction donc vers Parika en minibus où on prendra un speedboat jusque Bartica. Le début du voyage en speedboat est épique puisqu’ils n’ont pas remonté les pneus qui servent de parre battage et le bateau va donc prendre l’eau et tremper plusieurs personnes. On a aussi juste derrière nous un gars qui picole à fond pour essayer d’être moins tétanisé. Au milieu du trajet, on aura la petite panne de moteur classique mais apparemment ils ont l’habitude parce que pas grand monde ne s’inquiète et le bateau finit par repartir.

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A Bartica, on va harceler tout le village pour connaître le meilleur moyen d’aller à Olive Creek. On apprend donc que le moyen le plus facile est un jet boat (cher:27000) qui ne passe pas le lendemain. Mais avec l’avis du capitaine et de toutes les autres personnes, on décide d’y aller par la route, route de mineurs et bien aventurière. Le capitaine, qui connaît bien la région, va même nous annoter toute la carte d’endroits « sympas » à visiter. Par après, certaines personnes nous diront qu’elles ont passé 10 jours sur cette route !

Le lendemain, on prend donc un bateau jusqu’à Itabali (1500), d’où on espère trouver des trucks jusque notre destination.

A Itabali, on trouve facilement un premier camion qui veut bien nous prendre pas trop cher (3000). Mais commençant à connaître un peu le pays, on continue à chercher et on trouve un autre qui peut nous prendre gratuit vers 13h et qui nous donne rendez-vous au poste de police à 2km.

On va donc l’attendre au poste de police, où on découvre l’amabilité des policiers guyanais, qui, tout en gardant leur côté disciplineux, vont arrêter tous les camions pour essayer de nous en trouver un, et vont nous offrir à manger, une bière,… On aura même droit aux films de Jackie Chang qu’ils regardent toute la journée.

Ils nous trouvent finalement un camion, mais au même moment, le camion qu’on attendait arrive et on prend celui-là parce qu’à la place d’être 20 dedans, on est tout seuls ! On a juste la compagnie de milliers de litres d’essence et d’une petite odeur sympa entre l’essence et les gaz d’échappement. En plus les gars seront vraiment sympas !

La route est en effet rough ! C’est des anciens camions de l’armée anglaise mais heureusement parce que les trous dans la route et la boue sont assez impressionnants. Le chemin s’enfoncera au fin fond de la jungle.

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On arrivera après près de 10h de camion à Puruni, le gros village au milieu des mines, rempli de fêtes et de filles pour les mineurs.

Le lendemain matin, départ tôt avec le même truck pour Olive Creek. La route est toujours pareille, voire pire !

Les premières vraies difficultés vont alors arriver surtout avec le deuxième camion de notre convoi (le nôtre est balaise !).

Mais on arrive toujours à passer, nos chauffeurs et les mécanos sont bien efficaces et les machines bien entretenues. Par contre, on va être coincés par le premier truck qu’on a failli prendre et qui s’est embourbé !

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La solidarité est donc de mise même si le chauffeur de l’autre camion ne se bouge pas beaucoup. On va d’abord essayer de le tirer à un camion, puis à deux.

Puis notre autre camion va réussir à passer en utilisant son treuil sur un arbre et va essayer de tirer l’autre camion en s’aidant du treuil mais rien n’y fait. Un dernier essai sera fait avec notre camion boosté mais il abandonnera finalement et prendra avec lui quelques mineurs du truck embourbé. On ne sait pas trop combien de temps il restera là mais il y a moyen que ce soit long !

Dans l’histoire, on va changer de camion et je perdrai ma veste dans le changement puisque le camion nous lâchera à deux heures de marche de Olive Creek et que l’autre n’a pas attendu.

On va alors marcher sur la route et découvrir pour la première fois vraiment les premiers animaux de Guyane. On aura droit à plusieurs oiseaux, des rapaces, des singes, un agouti, des traces de léopard, des beaux gros arbres,…

Finalement, on va arriver à ce fameux Olive Creek ! Mais nous qui croyions trouver un gros village avec des shops, ghesthouse,… on se retrouve face à une piste d’atterrissage, avec juste deux maisons habitées ! Échec ?

Par chance et comme on le verra plus tard, comme souvent en Guyana, les gens seront super accueillants, nous offriront à manger, on pourra mettre notre hamac,… On aura juste la malchance d’avoir l’accouchement de chiots pendant la nuit, qui feront beaucoup de bruit et qui feront peur à Pierre croyant qu’un troupeau de singes nous attaquait ! Jennifer, la cuisinière du camp, prendra soin de nous et le boss du camp ferait tout pour nous aider dans notre expédition.

Guyana : Georgetown

Avant de partir pour la Guyane, Marcis, le Sainte Lucien qui nous avait hébergés chez lui parce qu’il trouvait trop dangereux que l’on dorme sur la plage vient nous faire un petit au revoir. C’était chouette de le revoir et au final, il nous prenait vraiment pour des fous, surtout d’avoir traversé la jungle et de continuer en Guyana !

On prend donc l’avion et on se retrouve dans un gros avion de British Airlines qui, après une étape à Trinidad, fait la Transat. On va directement lancer un film comme des gosses, ça nous manquait ! Et on hésite même à rester à bord après, histoire de le finir.

On arrive tranquille à Trinidad où on se fera un petit burger dans le fast-food de l’aéroport en attendant notre correspondance.

Mais en réenregistrant nos bagages, Carabian Airlines, pour ne pas la citer, ne veut pas nous laisser rentrer dans l’avion car on n’a pas de billets retour. On négocie tout ce qu’on peut mais rien n’y fait, ils ne veulent pas prendre le risque de devoir payer un billet retour si jamais on n’est pas acceptés à l’immigration en Guyana. Un ultimatum tombe, si on n’a pas un billet d’avion dans les 4 minutes, l’avion part sans nous. Heureusement, armé du WiFi et ayant déjà entendu ce genre de problèmes, je trouve vite fait un site pour faire un faux ticket. Mais malheureusement, le ticket arrive dans les 48h. Donc ça passera dans un premier temps (c’était n’importe quoi, je montrais juste ma confirmation de commande) mais ils étaient coriaces et donc Pierre dans ce laps de temps avait fait un faux sur un autre site. Au final, avec nos deux faux billets (j’ai dû en modifier encore un dans l’avion, on arrive à rentrer dans l’avion et arriver en Guyana (j’ai dû montrer mon faux à la douane et ça, c’est un peu stressant).

Dans l’avion, on se retrouve à coté du seul Blanc, qui se trouve être un Français parti travailler en Guyana et qui habite à l’ambassade de France. On fait connaissance, on prendra le taxi avec lui et il nous invitera par après à venir passer le nouvel an chez eux. En arrivant à Georgetown, notre premier contact est le fait qu’on a notre airbnb au-dessus d’un bordel ! Ça fait bien rire le Français mais, au final, on y sera très bien et les proprios seront très sympas.

Les journées (5 nuits) à Georgetown seront plus en mode préparation et nouvel an.

On a visité Georgetown mais le tour est vite fait : il y a de jolies maisons coloniales mais mélangées entre des maisons pas très belles (les photos ne sont donc pas représentatives, la ville est assez moche et peu accueillante et parsemée de klaxons dans tous les sens). On achètera ce qui nous manque, dont un hamac et une corde, bien lourds, pas du tout optimisés pour notre sac mais c’est un indispensable apparemment. Les oiseaux et les poissons sont déjà un peu bizarres. On nous dit que la ville est dangereuse mais on ne trouve pas, au contraire, les gens ne nous interpellent pas et nous aident bien volontiers sans rien vouloir en échange. Sinon on passera un petit nouvel an festif au consulat, où on testera le rhum Guyanen, moins cher que la bière. On aura un Allemand et une Américaine dans notre airbnb, bien sympathiques même si l’Allemand n’osait pas sortir quand le soleil était couché.