Nous voilà donc partis pour notre jour le plus long en Guyane ! Ce jour en plus nous a mis le moral en patate et notre corps était programmé pour un repos mérité.
On va longer la rivière, dans de beaux paysages mais dans une végétation qui reprend un peu et qui agresse bien les jambes (en sang). Je vais avoir tendance à un peu accélérer le rythme et la journée a déjà été longue !
Et là vient un premier moment de faiblesse, il y a un petit muret de deux mètres à passer et Pierre le passe bien consciencieusement et moi un peu trop vite et paf, mon pied reste coincé et c’est parti pour un vol plané que j’arrive heureusement (avec mes réflexes d’antan) à amortir avec mon sac. Plus de peur que de mal mais un bon avertissement sur la fatigue.
On continuera avec Pierre donnant le rythme et arrivés à une rivière qu’on doit traverser, je joue la prudence et n’essaye pas de la passer sur un arbre alors que Pierre se croyant plus en forme essaye et plouf dans l’eau avec son sac !
Là, on a compris, le soleil se couche, il est temps d’aller dormir, on a perdu. Pierre passera une bonne partie de la soirée à rallumer le feu et à faire sécher ses habits (heureusement nos sacs sont bons, presque rien n’était mouillé).
Le lendemain, on est repartis, promis c’est le dernier jour en Guyana. On marche mais toujours avec difficulté.
On croisera un cavalier qui nous indiquera un peu la route et on passera un dernier moment chouette avec des Indiens dans leur maison avec une énorme casserole de Cassava et ils nous offriront des bananes.
On est proches du but mais on rencontre un tas de monde sur la route qui veulent à chaque fois parler et nous, on veut avancer ! La dernière demi-heure, on compte les minutes, on met de la musique, ça n’avance plus.
Puis, au milieu de la rivière apparaît une espèce de radeau tiré par une corde : ceci ressemble bien à un passage clandestin de frontière !
Une petite négociation mais accélérée par le nombre de mouches et on entre au Brésil, en toute illégalité mais on n’a pas le choix !
Accueil chaleureux par les Indiens mais on ne comprend plus rien : c’est les mêmes mais parlant en portugais ! Dernière heure de marche pour arriver à Uiramuta, d’où on pourra prendre un bus le surlendemain pour Boa Vista.