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Brésil : Deuxième partie

Je monte dans un bus de nuit direction Manaus. Heureusement que je regarde un peu les gens autour de moi et que je m’arme de mon sac de couchage, les bus ici c’est plus des frigos qu’autre chose. Dans mon sac de couchage, fauteuil de luxe, la nuit fut bonne.

J’arrive le matin, frais, à Manaus, une grande ville, et je vais flâner un peu dans les rues.

C’est une ville avec un port important sur l’Amazone et c’est assez joli de voir tous ces bateaux colorés qui, soit ont plein de hamacs pour transporter des gens, soit transportent des marchandises avec un moteur qu’ils peuvent remonter pour éviter les nombreux troncs d’arbre.

Là-bas, je dors une nuit et je rencontre deux Français qui reviennent de la jungle et je me rends compte que notre tour en Guyane était assez exceptionnel. Je passerai aussi une partie de l’après-midi à parler avec un ancien guide, sur la place de l’opéra, qui m’en apprendra un peu plus sur la situation de la ville et du Brésil.

Le lendemain matin, à 5h, départ vers Leticia, la triple frontière entre le Brésil, la Colombie et le Peru. J’ai opté pour un bateau rapide sur l’Amazone (36h) à la place du bateau lent qui prend 7 jours mais qui représente la vraie façon locale de voyager. Pour moi, après avoir vécu un mois sur un bateau, c’était suffisant.

Il fait assez moche, le bateau est super bruyant et je me retrouve coincé entre une banquette dure et la machine à eau : je n’ai pas été assez rapide à l’embarquement !

Les paysages sont sympas mais sans plus à cause de la pluie probablement. Mais c’est fou comme le bateau arrive à avancer sans casse parce que l’Amazone est vraiment jonchée de troncs d’arbre et de résidus, vachement grands, tout du long.

Je ne fais pas connaissance avec grand monde, c’est vraiment trop bruyant et le portugais n’aide pas. J’arrive quand même à sympathiser avec une Brésilienne, qui habite Baratinga, la ville du Brésil où on arrive, à côté de Leticia.

La nuit tombe, et je vais rester sur le pont : il fait plus chaud (pas d’air co à fond) et il y a plus de place pour se coucher.

On a du café gratuit, la nourriture est vraiment bonne et le bateau est super propre, c’est vraiment un bateau de luxe ! Mais uniquement rempli de locaux, malgré tout.

Et on se prend quand même quelques gros troncs (vraiment gros !) qui nous donnent toujours quelques frayeurs mais, au final, on repart à chaque fois ! On aura aussi droit à quelques stops dans des petites villes perdues d’Amazonie.

Les gens du bateau travaillent dur mais ils sont heureux, l’ambiance brésilienne est quand même bien chaleureuse.

On arrive enfin à Baratinga, la Brésilienne m’amène (avec sa famille) à la frontière colombienne, qu’on peut passer comme on veut et je vais m’écrouler dans un hostel familial sans grand monde. Première nuit en Colombie !

Le lendemain, la première chose que je fais, c’est l’immigration, pour être légal en Colombie. Petite marche jusqu’au Brésil, d’abord, et c’est marrant parce que dès qu’on traverse la frontière, tout change, la musique, la langue, la nourriture,… Quand c’est juste une autre rue !

J’arrive sans soucis à avoir mon cachet de sortie et je flâne une dernière fois au Brésil.

Puis l’immigration colombienne, qui est sur un bateau dans le port (ça ne fait pas très officiel), et je suis légal ! J’irai ensuite flâner dans un parc qui accueille des centaines de perroquets pour la nuit.

Je passerai enfin ma dernière soirée en Brésil / Colombie avec un couple de Français vachement sympas qui tournent un documentaire sur la déforestation. Je prends l’avion le lendemain matin, direction Santa Marta sur la côte Caraïbe de Colombie. Leticia n’est pas une ville qui vaut la peine (très moche), sauf si l’objectif est d’aller plus loin dans la jungle.

Brésil : Première partie

Le Brésil sera pour moi un pays de passage pour arriver en Colombie. J’ai eu ma dose de jungle pour le moment et j’ai un peu envie de voir autre chose (je suis dans le nord du Brésil, dans l’Amazonie).

Première déception à notre arrivée au Brésil, c’est de voir que notre bus arrive le surlendemain ; on se réconforte donc par un bon petit plat local. On découvre une sorte de taboule très dur, qu’on mélange avec le riz et qui donne un effet crunchy.

On est à Uiramuta, une petite ville du Brésil, où on profite de tous les conforts citadins, c’est-à-dire : de l’électricité, une douche, de la nourriture, du wifi et quelques bières. La fête de la ville se déroule le we qui arrive, donc tout est complet et on se retrouve dans un bon taudis n°3, sans fenêtre et avec une machine qui diffuse une fois par jour un produit ultra puissant pour tuer tous les moustiques. Mais on est bien, on peut se reposer un peu !

On manquera malheureusement la vraie fête mais on aura quand même droit à un petit aperçu. On rencontrera aussi un policier-militaire en civil qui va vite comprendre qu’on a traversé illégalement la frontière et qui nous prendra sous son aile, si jamais on a un souci.

On verra aussi de près, pour la première fois, les vautours qu’on apercevait voler au loin. Ça fait un peu ambiance Lucky Lucke.

Il est donc temps maintenant de prendre notre fameux bus de 8-10h. On reste en Amazonie, les routes sont toujours bien scabreuses et le trajet (surtout au début), pas des plus agréables !

On arrive à Boa Vista, la capitale de l’Amazonie, qui s’avère être une ville assez moche, sans grand chose à faire, où on va se faire un airbnb bien agréable pendant 4 jours. On redécouvre ce que c’est d’avoir une douche chaude, un bon lit, une vraie cuisine pour cuisiner, des repas un peu européens,…

On ne fera pas grand chose, à part prendre un peu de temps pour nous et c’est aussi l’occasion de ranger. On ne profitera absolument pas de la ville sauf juste un soir pour une grosse fête. On est accueillis par un gars un peu bizarre mais super sympa et on arrive à se faire comprendre en espagnol. On fêtera l’anniversaire de Pierre avec un bon repas et je lui ferai même une mousse … que je raterai !

Par ailleurs, comme on est rentrés illégalement, on va voir la police de l’immigration pour essayer d’arranger ça. On aura affaire à une gentille dame qui nous dira que si on veut être légaux, on doit retourner à la frontière légale, sinon elle peut nous donner le statut de « clandestin légal » et ce pour 60 jours au Brésil. Elle ajoutera que ce statut ne pose aucun problème ! On optera donc bien sûr pour cette deuxième solution.

Après cette petite halte ressourçante, il est temps pour Pierre et moi de se séparer ! Pierre va continuer vers le Pérou, moi vers la Colombie ! Très chouette voyage ensemble, assez complémentaires, on s’est apporté pas mal de choses l’un à l’autre et on a vécu un début de voyage incroyable ! Une nouvelle page se tourne !