Il est temps de passer à ma dernière étape en Colombie. Un woofing dans une finca de café dans le village de Genova.
C’est un village pas du tout touristique et ça a des avantages parce que quand tu achètes ton ticket de bus, ils savent directement où tu vas et où ils vont devoir te déposer.
Cet endroit est situé au départ d’un chemin qui mène au milieu de nulle part. J’arrive de nuit et c’est plutôt sympa. Sur la photo de magnifique qualité, on peut voir un pont à franchir (avec le gros sac, il vacille bien dans tous les sens). Aussi, avant d’arriver à la bonne ferme, je m’arrête à celle d’avant et négocie bien avec les chiens qui n’abandonnent rien (j’apprendrai par la suite qu’ils ont déjà mordu des volontaires) avant que les enfants du proprio m’indiquent le chemin (traverser un champ).
Soit, j’arrive et je me fais accueillir par Hanssens, le gérant de la ferme, et par deux volontaires français. A mon étonnement, ça parle français ! Il y a également une dernière volontaire argentine, qui n’est pas là. La femme d’Hanssens, elle, est à Cali, pour des tests car elle est enceinte.
On sera vite mis dans le bain (avec une nouvelle volontaire bretonne, le lendemain) du train-train de la ferme. Faire manger les animaux, arroser le potager, traire les deux vaches et courir après ces fichues vaches ! Ils ont deux vaches, un taureau, deux veaux, un mouton, un bouc, un cheval, douze poules, quatre chats et deux chiens. Ça fait déjà du boulot et on s’occupe de tout ça avant le petit déjeuner et après le café du réveil.
Une première mission consiste à fabriquer une clôture pour éviter que les vaches ravagent le potager, ce qui arrive trop souvent pour le moment. Et pour ce faire, on a besoin de bambous qui ont été préalablement coupés et séchés pour les immuniser. On va les couper à la machette à la longueur voulue, puis les couper en 4 sur leur circonférence pour en faire des planches, toujours à l’aide d’une machette et d’un bout de bambou en guise de marteau (après avoir cassé deux marteaux).
Autant dire que c’est assez physique, surtout vu le nombre de planches à faire !
Une deuxième mission concerne bien entendu le café ! Il faut tout d’abord monter dans la montagne pour aller le cueillir. Les baies rouges sont mûres et doivent être cueillies. C’est assez méditatif comme travail, avec la vue sur les montagnes. Et ce n’est pas physique ni désagréable comme position.
Après l’avoir redescendu avec l’aide du cheval, on le pèle dans la machine sur la photo, puis on le lave avec de l’eau sur le sol à côté.
Vient alors l’opération la plus contraignante, on trie le café. On va enlever tous les grains cassés ou pourris ainsi que les peaux qui restent. Ça prend beaucoup de temps et on est toujours dans la même position, donc ce n’est vraiment pas agréable.
Ensuite, on met le café à sécher et on doit le retourner au minimum 5 fois par jour ! Pour savoir s’il est sec, on essaye de le croquer et si on n’y arrive pas, c’est bon.
Sinon on garde aussi le mauvais café, tout ce qu’on a trié et qu’on a considéré comme mauvais. Le noir est très mauvais et l’autre un peu moins et ceux-ci sont revendus en Colombie.
La dernière étape qu’on effectue ici, c’est de re-trier le café sec, pour vraiment ne garder que le meilleur. On voit donc qu’il y a un petit paquet d’étapes avant d’avoir notre café.
La toute dernière étape, qui n’est pas faite ici, est la torréfaction. Le café est cuit, ce qui donne la couleur noire des grains.
Après on peut le boire !
Sinon, nous avons aussi participé à la construction d’un nouveau pont, assez artisanal, avec les voisins. Ils voulaient m’engager comme ingénieur mais quand j’ai demandé un plan, il m’a dessiné un croquis dans le sable en disant que tout était dans sa tête. Je lui ai donc fait confiance et les ai laissés faire à la mode colombienne.
On avait en plus l’atelier fromage, avec du vrai lait de vache. C’est bizarre de découvrir un produit si simple. De la confiture maison était aussi faite sur place.
On a, par ailleurs, commencé à aménager un sol en béton bio pour pouvoir entreposer le café. C’est-à-dire qu’on allait chercher le sable dans la rivière, qu’on devait le porter jusqu’à la ferme, et qu’on devait aller chercher des cailloux dans la rivière pour faire la structure du sol. Ils utilisaient du ciment mais quand ils faisaient quelque chose de petit, ils utilisaient aussi de l’argile de la rivière. Autant dire que c’est bio mais bien éreintant.
Donc au final super expérience, j’ai appris plein de trucs, je me suis imprégné d’une culture et d’une réalité colombiennes, et je me suis rendu compte à quel point il est temps de retourner à une consommation proche de la nature où le lait est du lait, les légumes ressemblent à des légumes et où on respecte un peu notre planète Terre (#youkou). Mais promis, Madame Terre, ce ne sont pas des paroles en l’air, je changerai des trucs dans ma consommation !
Quelques remarques encore. On avait aussi les bananes et les bananes plantains.
La saison des pluies arrive, il est temps de partir !
Il faut penser à la relève des plants de café, qui prennent trois ans avant de donner du café !
Comment ferrer un cheval ?
Il vient d’où le lait ?
Et oui, le veau savait bien jouer la comédie pour ne pas qu’on le sépare de sa maman ! (J’ai quand même cru qu’on l’avait tué ce jour-là !)